Donc Dieu est à l’initiative de la bénédiction, de la promesse. Il a un plan pour nos vies, il désire nous établir près de lui, diriger nos pas. Mais pour cela, il fait autre chose, avant même que nous puissions décider de quoi que ce soit. C’est encore un mystère de sa grâce, le fait qu’il décide investir en nous, alors même que nous sommes si faibles et enclins à tomber. Jacques 1,16-21 nous dit : « 16 Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés : 17 toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement, ni ombre de variation. »
Nous voyons déjà qu’il est à l’initiative de toute bonne chose. Continuons : « 18 Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures. […] 21 C’est pourquoi, rejetant toute souillure et tout débordement de méchanceté, recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous, et qui peut sauver vos âmes. » L’Eternel plante sa Parole en nous. Il met profondément dans nos cœurs ce qui peut sauver nos âmes. C’est la Parole de vérité, qui a la pouvoir de nous transformer pour que nous soyons capables d’entrer dans ce que Dieu a prévu pour nous. Par cette semence, il est dit que Dieu nous a engendrés. Nous devenons ses enfants, ses amis.
Ça nous fait penser au verset de Jean 1,12 : « Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu. » Il est question de la Parole, de Jésus-Christ. Et c’est donc seulement une fois que sa Parole est plantée en nous, que nous pouvons demeurer en lui. Si nous avons la capacité d’accepter ses projets pour nous, c’est encore une fois et uniquement grâce à lui. Si nous pouvons accepter ses plans, c’est parce que nous avons d’abord été engendrés par lui et en lui. Sa Parole de vérité a été plantée en nous, et c’est elle qui peut sauver nos âmes. Nous voyons à quel point nous sommes dépendants du Seigneur, à quel point il a vraiment tout accompli pour nous. C’est une vraie leçon d’humilité. Nous n’avons absolument pas de quoi nous enorgueillir.
En Jean 5,37-38, Jésus reprend les pharisiens et leur dit que la Parole du Père ne demeure pas en eux, parce qu’ils ne croient pas à celui qu’il a envoyé, c’est-à-dire en lui. Conclusion, ils pensent avoir la vie éternelle par la connaissance des Ecritures, alors que la semence de Dieu n’est pas en eux. Ils n’ont pas et donc ne peuvent pas manifester l’amour de Dieu, ce qui est pourtant le premier commandement et l’accomplissement de la loi ! Avant même de pouvoir demeurer dans la Parole, et nous verrons ce que ça signifie, et vivre une vie consacrée à Dieu, il faut que la Parole demeure en nous, donc Christ, que nous confessons, dans sa vie, sa mort et sa résurrection. Avant de vivre vraiment, et de donner, nous recevons de Dieu. C’est lui qui nous donne le ferment nécessaire et nous plante dans l’endroit qui convient à notre bon développement. Nous avons donc tout intérêt à nous laisser planter par Dieu. C’est d’ailleurs un terme que l’on retrouve régulièrement dans les Psaumes, entre autres. En effet, l’homme qui obéit à l’Eternel est « comme un arbre planté près d’un courant d’eau, qui donne son fruit en sa saison, et dont le feuillage ne se flétrit point : Tout ce qu’il fait lui réussit » (Psaume 1,3).
Le Psaume 92,13 rajoute que « Plantés dans la maison de l’Eternel, ils (les justes) prospèrent dans les parvis de notre Dieu ». Il y a un lien entre la demeure de l’Eternel et une vie prospère, c’est-à-dire qui donne du fruit. Et voilà la vraie prospérité : faire ce pour quoi nous avons été créés, c’est-à-dire donner du fruit selon la semence que nous avons reçue. Autrement dit, prospérer en Dieu, c’est recevoir le nécessaire pour accomplir ce que le Seigneur nous appelle à faire, et par là être une bénédiction autour de nous. Du bon fruit, c’est toujours une bénédiction, surtout quand on en fait profiter les autres. Enfin, Jérémie 17,7-8 nous résume tout cela de cette manière : « 7 Béni soit l’homme qui se confie dans l’Eternel, et dont l’Eternel est l’espérance ! 8 Il est comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines vers le courant ; il n’aperçoit point la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert ; dans l’année de la sécheresse, il n’a point de crainte, et il ne cesse de porter du fruit. »
Le prophète fait notion d’années de sécheresse, et nous pouvons tous dire que nous en avons vécues, mais même lorsque les circonstances sont difficiles, cet homme de Dieu, cette femme de Dieu, qui a reçu cette semence d’espérance, est sans crainte. Car son espérance est en l’Eternel qui l’a établi près de lui. Il ne manquera de rien pour donner du fruit, malgré les apparences et quelles que soient les situations. Et les fruits sont là, non pas à cause de nos efforts, mais parce que le tabernacle et la présence de Dieu sont là. La réussite est à l’initiative de Dieu et elle se trouve déjà en essence dans cet ordre simple : « Demeure dans le pays que je te dirai. » (Genèse 26,2)
En effet, « la parole du Seigneur demeure éternellement » (1 Pierre 1,25). C’est là notre espérance, ce qui nous donne la capacité d’être inébranlables et forts : elle demeure éternellement, elle est en dehors du temps, solide, fiable. Et ce n’est pas un concept, ni un livre, mais c’est une Personne, Jésus-Christ, ressuscité et éternel. Tout ce que nous avons vu jusque-là est en dehors de notre volonté. Et heureusement. Mais arrive le moment où nous devons nous mettre en marche, et sur ce fondement de la Parole, nous devons nous enraciner toujours plus, jour après jour. Nous devons dépasser la simple connaissance de la Bible, de ses versets, de la théologie même, et continuer à avancer, par la foi que nous avons en Dieu, et demeurer dans la Parole, c’est-à-dire, nous y installer pleinement comme Israël installait son campement, et y vivre le temps tant que la nuée ne s’élevait pas. Nous devons nous investir avec foi dans le lieu où nous nous trouvons, sachant qu’à chaque étape, le Seigneur prépare une place et a une œuvre pour nous.