Est-ce que tout le monde est au courant que la Bible est le témoignage de Jésus ? Qu’elle est le témoignage du Créateur et de son Esprit ? Elle est la Parole de Dieu, ce qui signifie que lorsque nous avons besoin parler à Dieu, nous pouvons y aller sans hésiter. C’est de là qu’il nous parle, c’est de là qu’il nous exhorte, nous corrige, nous encourage, premièrement. Ce n’est pas la peine de courir les grands ministères ou les séminaires pour entendre Dieu. En tout cas, pas en première intention. Vous avez ici la Parole de Dieu noir sur blanc, 66 livres, plus de 30’000 versets et près de 4 millions de lettres ! Et quand on sait que pas un seul « iota » ou « trait de lettre » ne doit disparaître (Matthieu 5,18), ça fait beaucoup de paroles du Seigneur en perspective. Vous avez de l’histoire, de la prophétie, des paroles de sagesse, de la philosophie et même de la poésie ! Et pour la comprendre, pour l’assimiler, le Seigneur Jésus ne nous a pas livrés à nous-mêmes. Il nous a envoyé son Esprit, le Saint-Esprit de Dieu, celui qui planait au-dessus de la masse informe et vide qu’était la terre en Genèse 1,2. C’est ce même Esprit qui a inspiré chaque mot de la Bible et qui sonde et connaît les profondeurs de Dieu (1 Corinthiens 2,10) ! Il nous connaît aussi parfaitement, et c’est pour cela qu’il peut répondre à tous nos besoins.
Avec une telle définition, pourquoi vouloir aller voir ailleurs que dans la Parole pour y trouver des réponses à ses interrogations, pour grandir dans sa foi et son caractère ? Tout est à portée de main. Et cela vaut pour toutes les circonstances de nos vies ! Voilà une première responsabilité personnelle, se plonger dans la Parole de Dieu et la connaître. Bien sûr, il n’est pas question de tout savoir ou de ne dépendre que des révélations que Dieu nous donne. Nous sommes un seul peuple, unis en Christ et nous œuvrons ensemble pour lui, ce qui signifie que nous sommes tributaires les uns des autres et que nous grandissons ensemble, les uns au contact des autres. Nous devons profiter de la révélation de nos frères et sœurs pour avancer plus vite dans notre marche chrétienne. Et gloire à Dieu pour tous les livres et les enregistrements qui existent et nous permettent d’en bénéficier sans beaucoup de difficultés, en tout cas ici en France. Vous imaginez, s’il fallait que chaque chrétien reparte de zéro, quelle perte de temps ce serait ! Mais il faut que le plafond d’autres avant nous devienne notre plancher de départ à nous, et ainsi de suite, pour gagner du temps et du terrain. Ceci étant dit, je le répète, tout est dans la Parole, et c’est elle que nous devons méditer. Et lorsqu’un sujet ne semble pas s’y trouver au premier regard, sur des questions d’éthique ou de style de vie par exemple, c’est l’occasion de creuser plus, parce que toutes nos réponses s’y trouvent : Dieu ne nous a laissé orphelin sur aucun sujet.
Maintenant, écoutons cette phrase d’Abimelec à Abraham, en Genèse 20,15 : « Abimélec dit : Voici, mon pays est devant toi ; demeure où il te plaira ». Ce n’est pas tant l’histoire qui m’intéresse, mais ce qu’il dit est très important. C’est très actuel même. Aujourd’hui, nous avons accès à beaucoup de choses. Les possibilités sont presque infinies, elles sont toutes devant nous, comme le pays d’Abimélec, et nous avons cette apparente liberté de décider où nous allons demeurer. Nous ne pouvons de toute façon pas passer à côté de ce choix. Nous allons demeurer quelque part. Et c’est bien nous qui allons décider de bouger, mais notez que cette conversation oppose un homme à un autre homme.
Nous avons une histoire très similaire, quelques chapitres plus loin, mais cette fois la conversation se passe entre l’Eternel et Isaac, en Genèse 26,2 : « L’Eternel lui apparut, et dit : Ne descends pas en Egypte, demeure dans le pays que je te dirai. » Il y a une différence nette entre ce verset et le verset précédent : c’est l’ordre de Dieu. Isaac peut décider d’y obéir ou de faire ce que bon lui semble, mais Dieu lui donne une direction claire sur le lieu dans lequel il doit demeurer. Il n’est plus question d’un choix humain de demeurer où il nous plaira, selon nos propres aspirations du moment, mais bien d’un destin confié aux mains de Dieu.
Remarquons que Dieu prend part à la vie d’Isaac, avec la promesse de la bénédiction, au verset 4 : « Séjourne dans ce pays-ci : je serai avec toi, et je te bénirai. » Dieu est là, avec Isaac, avec nous, et là où il se trouve, là est la bénédiction. Il a voulu Isaac à tel endroit précis, et c’est à cet endroit que le reste du passage allait s’accomplir : la promesse de la multiplication, d’une terre, d’une postérité. Dieu s’immisce dans nos vies pour nous conduire « dans de verts pâturages » (Psaume 23) et nous faire demeurer sur une terre de bénédiction. Et pour chacun de nous, il y a une direction, vers notre demeure qu’il a prévu.
Le terme hébreu pour « demeurer/résider » est ici shakhan, d’où viennent les mots mishkan / « tabernacle », et shekhinah / « la présence de l’Eternel » (bien que ce dernier n’ait aucune occurrence dans la Bible, il est très présent dans les écrits rabbiniques). On les retrouve par exemple dans Exode 25,8-9 : « Ils me feront un sanctuaire, et je demeurerai (shakhan) au milieu d’eux. Vous ferez le tabernacle (mishkan). » C’était donc le lieu où résidait la présence de Dieu, la shekhinah, manifestée par la nuée, le jour, et par un feu, la nuit. Et quelle était la particularité de ce tabernacle saint ? « Aussi longtemps que durèrent leurs marches, les enfants d’Israël partaient quand la nuée s’élevait de dessus le tabernacle. Et quand la nuée ne s’élevait pas, ils ne partaient pas, jusqu’à ce qu’elle s’élève » (Exode 40,36-37). La particularité de ce tabernacle est qu’il était mobile, selon la direction que Dieu donnait. Mais la nuée ne s’en dissociait jamais.
En d’autres termes, nous devons comprendre que le Seigneur nous conduit chacun quelque part. Il a une place pour chacun de nous, mais dans ce lieu, Dieu aussi y aura sa demeure. L’idée n’est pas qu’il nous envoie seuls, mais qu’il marche au milieu de nous. Tant que nous l’écoutons dans ses directions et que nous acceptons de suivre la nuée, ce n’est plus un lieu physique que nous recherchons et auquel nous voulons nous attacher, mais c’est la présence de Dieu, son tabernacle. C’est là que nous devons être et ce sera le lieu des promesses de l’Eternel pour nous. Ne cherchons pas ailleurs, ne regardons pas aux circonstances, aux attraits d’une région, d’un travail, d’un groupe d’ami, etc., mais recherchons à suivre sa présence et à demeurer là où elle se trouve. Dans sa grâce, le Seigneur a prévu un plan pour nous tous, une feuille de route, et il nous est avantageux d’y entrer.
« J’ai donné un lieu à mon peuple, à Israël, et je l’ai planté pour qu’il y soit fixé (= qu’il y demeure) et ne soit plus agité, pour que les méchants ne l’oppriment plus comme auparavant » (2 Samuel 7,10). Remarquez l’ordre dans ce verset : cela commence par l’initiative de Dieu qui donne un lieu et y plante son peuple (nata’). Il l’y dresse, profondément ancré, afin qu’il soit bien établi. Voilà tout ce que signifie le verbe nata’, planter. Ce lieu choisi par Dieu devient la demeure d’Israël, un lieu de paix où l’agitation ne l’inquiètera plus. C’est Dieu qui nous plante, nous établit, nous donne des racines profondes, afin de tenir fermes et d’être dans la paix.