Dans la présence de Dieu, donc devant son trône, nous recevons sa Parole pleinement en nous. C’est le lieu prophétique d’échange. Prophétique, c’est-à-dire lié au monde spirituel, et plus particulièrement au cœur du Père. C’est là qu’il nous livre ses désirs, les désirs de son cœur pour nous. C’est là que nous pouvons entendre sa voix nous parler et nous conduire. Car c’est de là qu’il va nous envoyer, c’est là qu’il va nous équiper et qu’il va donner sa provision pour exécuter ses projets, accomplir son appel pour nos vies.
C’est pour cela que Satan essaye autant que possible d’empêcher les églises et les familles, même individuellement, d’avoir de véritables temps d’adoration. Le temps nous est souvent volé, à la maison, au culte, par les petites choses de la vie courante, par une liturgie trop stricte, par des responsables ou des assemblées trop frileux et qui craignent de perdre le contrôle. La difficulté se trouve également dans le fait que nous n’arrivons pas à être uniquement centrés sur Dieu. Nous avons du mal à être exclusifs pour lui. Nous voulons toujours un peu de tout et surtout tout le temps. C’est donc dur de se concentrer, d’être sur tous les fronts, et d’être centré complètement sur Dieu dans l’adoration, dans cette attitude de tout déposer à ses pieds, dans la révérence, l’abandon total en soumission à Dieu. Nous sommes très facilement distraits. En effet, c’est très difficile d’être fixé sur Dieu par exemple lorsqu’il y a un portable qui vibre dans notre poche ou notre sac, ou lorsque nous sommes trop attentifs aux voisins en train de prier, de pleurer, ou de faire des gestes qui nous paraissent étranges. Imaginez un instant : vous priez et vous êtes dans la présence du Seigneur, et quelqu’un vient vers vous et vous tape sur l’épaule. Est-ce que vous répondez ? Et si vous ne réagissiez pas, puisque vous êtes avec le Seigneur ? Ou répondiez simplement « excusez-moi, je suis avec mon Père céleste, on se voit après ». C’est un autre type d’attitude, à laquelle je dois dire que nous ne sommes pas habitués. Mais nous avons tendance à oublier qui est Dieu, et ne pas craindre sa grandeur et sa sainteté, à bâcler ces moments, alors que ce sont justement ces temps-là qui nous enrichissent spirituellement et nous font grandir en maturité, qui sont décisifs. Ce sont ces moments qui ancrent en nous des convictions et des directions à prendre, alors pourquoi ne faisons-nous pas assez attention à protéger ces moments de grande qualité avec Dieu ?
Il y a quelques temps, je me suis rendu à une soirée de louange et d’enseignement sur le thème de l’adoration justement. J’ai appris qu’elle avait lieu, un peu par hasard, et je sentais que je devais y être. Pour conclure, l’orateur a proposé que nous passions un temps d’adoration personnel, chacun pour soi, sans musique, juste un face à face avec Dieu, assis, à genou, allongé, comme chacun préférait. Je me suis dit que ce serait intéressant de tenter cette expérience de focus, de consécration pour le Seigneur dans l’adoration, et me suis agenouillé. Là j’ai commencé à prier, dans le silence, sans prêter attention à mes voisins, en faisant abstraction de tout le reste, c’est-à-dire l’environnement direct, mon boulot, la maison. Je voulais vivre un temps d’exclusivité avec mon Père Céleste, complètement à nu. Je l’ai adoré, lui ai exposé mon cœur, mes craintes, et puis je lui ai posé une question bien spécifique concernant un voyage que j’allais faire au Québec. Et une fois tout ceci déposé à ses pieds comme une offrande, l’expression de ma confiance en lui et en son grand amour pour moi, je suis resté silencieux, j’étais dans sa présence. Tout à coup j’ai ressenti au fond de mon cœur une conviction, je savais que c’était la réponse du Seigneur qui me disait quoi faire et comment le faire. Comme ce verset qui dit dans 1 Rois 19,12 « Et après le tremblement de terre, un feu : l’Eternel n’était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger. » C’est ce murmure que j’entendais résonner au fond de moi. J’ai eu une telle paix ! Je savais qu’il avait répondu et que c’était juste. Je n’aurais jamais pensé à cette solution moi-même, ça ne pouvait venir que de lui. Gloire à Dieu !
Mais comprenez bien que l’ennemi de nos âmes, Satan, connaît l’importance de ces moments clés de la vie chrétienne. Nous ne pouvons pas passer à côté de cela si nous voulons avancer dans la victoire selon l’appel de Dieu. Nous sommes dépendants de ces temps d’intimité et de communion avec Dieu si l’on veut savoir dans quelle direction partir et être équipés de manière adéquate. J’ai entendu beaucoup de personnes dire qu’elles ne trouvaient pas leur appel, qu’elles ne savaient pas quoi faire pour Dieu, et c’est peut-être aussi votre cas, mais ces questions trouvent leurs réponses au travers de ces temps d’intimité profonde avec Dieu, où nous pouvons déposer toutes choses à ses pieds et ensuite l’écouter, dans le silence. Voyez-vous l’enjeu pour le diable ? S’il arrive à nous empêcher d’avoir ces temps où nous recevons nos directives de Dieu, et les moyens d’y parvenir, alors sans même détruire l’Eglise, Satan arrive à la rendre inactive, stagnante, bloquée là où elle est. Et une église qui ne bouge pas et n’évolue pas, ou simplement un chrétien, n’est pas dangereux pour lui.
La louange et la célébration sont bien plus présentes lors des cultes, ce qui est nécessaire et bénéfique, mais il n’y a souvent pas ou peu de place donnée à l’adoration et de temps marqués par le silence, où nous pouvons peut être attentifs et à l’écoute du Seigneur. Le constat est le même que ce soit dans l’église ou lors nos cultes personnels. Et c’est d’ailleurs là que nous devons commencer. Dans notre chambre, dans notre douche, notre voiture, avec ou sans instrument. La communion avec Dieu et les temps d’écoute sont essentiels, et lorsque les chrétiens auront compris cela, nous verrons des soldats de l’Eternel de mieux en mieux équipés et connaissant leur appel, leur champ d’action. Vous savez que lors des combats, les stratégies sont décidées dans la tente du chef, à couvert, dans un lieu à part. De la même manière, c’est devant le trône de Dieu, au moyen de nos esprits que les stratégies divines doivent être reçues, alors que nous sommes couverts par l’onction de sa présence. Pour nos vies, nos décisions, nos appels, et plus encore, pour nos églises, nos villes, nos nations.