Donc si l’on dit que le seul verset du Lévitique ne suffit pas à interdire cette pratique, alors il nous faut sonder la Parole pour renouveler notre intelligence et y trouver des réponses plus approfondies. En effet, je le répète, certains pourraient dire que nous ne sommes plus sous la loi. Plus précisément, nous ne sommes plus sous la malédiction de la loi. Car la loi de Dieu est juste, et si Dieu le commande à son peuple, c’est que c’est important pour être un peuple saint, mis à part pour lui. Maintenant, couverts par le sang de Jésus, nous sommes sous la grâce, pardonnés, et non plus sous la condamnation de cette loi, mais ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi. Le pardon garanti en Jésus ne nous autorise pas à n’en faire qu’à notre tête, car nous avons la responsabilité devant Dieu de « l’engagement d’une bonne conscience » (1 Pierre 3, 21) qui est une autre manière de parler du cœur intègre qui désire plaire à Dieu en recherchant « la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (Hébreux 12,14).
Connaissons notre identité et notre appartenance. Pouvons-nous faire ce que bon nous semble du corps que Dieu nous a donné ? Non. Nous devons nous en occuper, bien le traiter, car nous ne sommes pas désincarnés et nous ne le serons jamais. Le corps que nous avons est important et précieux. Nous ne devons pas le brader, mais le protéger. Et lorsque Jésus revient, nos corps ne vont pas disparaître, ils seront transformés, glorifiés. Pourrons- nous alors tatouer nos corps glorifiés ? Ou bien les tatouages faits auparavant vont-ils rester ? J’en doute fortement, mais ça n’engage que moi. Je n’imagine pas un corps glorifié tatoué. A mon sens, les cicatrices de Jésus, marques de la Nouvelle Alliance, sont toujours présentes, comme lorsqu’il s’est présenté aux apôtres après sa résurrection, mais toute infirmité disparaîtra, et j’ai tendance à penser que les tatouages aussi, car ils touchent à l’intégrité de notre corps (sans parler des affections cutanées qu’ils peuvent causer). Nous n’allons pas devenir des esprits angéliques, mais nos corps seront toujours des corps physiques, glorifiés, dépouillés de toute souillure, de toute malédiction, afin de régner avec Christ sur les nations.
A qui voulons-nous donc ressembler ? Au monde qui ne connaît pas Dieu ? A un groupe de personnes auquel nous nous identifions ? Soyons plutôt nous-mêmes, les pieds fondés dans notre identité en Jésus-Christ. Cherchons à lui ressembler de plus en plus, à être semblables à son image, car c’est ce à quoi nous avons été prédestinés (Romains 8,29). Jésus nous dit ceci, tellement important : « si vous m’aimez, gardez mes commandements » (Jean 14,15). Gardons ses commandements et toute la profondeur que cela implique, comme nous l’avons vu, non pas pour gagner son approbation ou mériter quoi que ce soit, mais pour lui témoigner notre amour.
Ça me paraît difficile de concevoir le tatouage comme un moyen d’évangélisation ou de témoignage. Nous ne devrions pas avoir besoin de faire des compromis pour atteindre les âmes. Jésus a déjà donné sa vie, et c’est un témoignage suffisant. Le Royaume de Dieu n’est pas en parole (ou en images) mais en puissance (1 Corinthiens 4,20), et les signes et les prodiges témoignent de la vérité de l’évangile. Mais se faire tatouer pour ce prétexte, que ce soit un verset, dans n’importe quelle langue, ou encore un symbole comme une croix par exemple, je trouve cela plutôt contre-productif. Ça ne reflète pas la lumière que nous sommes appelés à faire briller, notre mise à part, la sainteté que le Seigneur attend de son Eglise. Car quelle est la première impression lorsque l’on voit un tatouage ? Beaucoup, que ce soit dans ou hors de l’Eglise, diront qu’ils y voient d’abord une part de rébellion dans la personne, de la séduction, ou les traces d’une vie ancienne sans Christ, etc. Ça fait implicitement état d’un compromis.
Au risque de me répéter, nous ne devons pas nous conformer au monde. Ça n’élève pas Jésus-Christ et ne rend pas gloire à Dieu. Nous n’avons pas besoin de marque physique pour justifier à qui nous appartenons. Le Seigneur ne requiert de nous que la circoncision du cœur, que lui seul peut voir. Et si Paul nous rappelle en 1 Corinthiens 10,23 que « tout est permis » (et en effet le sang de Jésus nous couvre et efface de sur nos vies la malédiction de la loi), l’apôtre prend aussi la peine de rajouter que néanmoins « tout n’est pas utile », et que nous ne devons pas nous laisser « asservir par quoi que ce soit ».
Jésus nous dit dans Matthieu 10,16 qu’il nous a envoyés dans le monde comme des brebis au milieu des loups. C’est l’image d’un monde qui veut sournoisement nous dévorer. Et nous lisons ensuite qu’il nous faut par conséquent être prudents ou sages comme des serpents, et purs, sans mélanges comme des colombes. Apprenons à vivre avec cette prudence, d’autant plus pour des actes qui durent dans le temps comme le tatouage, et dans cette pureté, sans compromis, qui doit distinguer l’Eglise de Dieu du reste du monde.
Nos actes ont des conséquences dans le physique, mais aussi dans le spirituel, car les deux sont intimement liés. Notre Seigneur revient bientôt et il attend de son épouse qu’elle soit prête, fervente, sans ride, ni « tache ». Soyons certains de marcher dans les voies de la justice. Ne hâtons pas une décision irréversible, d’autant plus que les goûts et les caractères changent avec le temps. Si tous les exemples et problématiques contemporains ne sont pas trouvés tels quels dans la Bible, celle-ci ne nous laisse pas sans rien pour nourrir notre réflexion et illuminer nos pas. Méditons la Parole, laissons-là pénétrer notre esprit et ne craignons pas de nous remettre en question.