Comme je le disais, c’est pourtant dur d’arriver jusque dans l’adoration, car c’est un temps de complète soumission. Il faut aussi être prêt à recevoir des révélations de Dieu. Nous devons pour cela sacrifier notre chair, nos désirs, notre volonté. Nous devons même sacrifier nos raisonnements, et parfois jusqu’à nos théologies. Mais attention, l’Esprit ne fait rien qui soit contraire à la Parole de Dieu, il faut donc la connaître et la méditer afin d’éviter les dérives. Mais bien souvent, notre sagesse et celle de Dieu n’est pas la même, et ça n’est jamais en faveur de la nôtre. Observons deux exemples, Moïse et Josué. Tous deux ont rencontré Dieu, l’un au travers du buisson ardent (Ex 3), le second lors de son face à face avec le chef de l’armée de l’Eternel (Josué 5 et 6). Dans ces 2 passages, Dieu leur demande d’ôter leurs souliers. En hébreu, souliers ou chaussures vient de na’al qui signifie littéralement « fermer à clé, verrouiller ». En d’autres termes, lorsque ces hommes de Dieu, ces leaders se retrouvent dans la présence de Dieu, au moment où l’Eternel va leur révéler la stratégie à adopter pour conduire le peuple dans la victoire, pour répondre à son appel pour eux, il leur ordonne ceci, d’ôter leurs chaussures, donc leurs « verrous ». Et c’est la clé de l’adoration, d’ôter nos verrous, nos idées préconçues, nos raisonnements. Dieu est cohérent dans tout ce qu’il fait et dit, et il ne se contredit jamais. Mais parfois, souvent même, ses plans nous étonnent et nous déstabilisent complètement. Seulement il n’y a pas de secret, les voies de l’Eternel ne sont pas nos voies, ses pensées ne sont pas nos pensées (Esa 55,8). Notre intelligence a constamment besoin d’être renouvelée à la lumière de sa Parole (Ro 12). Lisons ce qu’en dit l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 1,25 : « Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. » Nous gardons toujours les pieds sur terre, mais maintenant, sans les obstacles de notre raisonnement souvent cartésien, dans la présence de Dieu, nous mettons à jour nos directives, nous réalignons notre vision et notre sagesse sur celles de Dieu. C’est indispensable et nous évitera bien des soucis.
Mais cela confronte parfois nos plans, notre organisation. Imaginez un peu ce qu’a dû penser Josué lorsque l’Eternel lui a révélé qu’il faudrait tourner 7 fois autour de Jéricho avant de souffler du shofar et de crier, et alors la muraille s’écroulerait. La raison humaine a vite fait de jeter cette idée à la poubelle ! Et c’est pourtant la recette de la victoire glorieuse de Dieu, car c’est son plan, sa stratégie, et lui seul pouvait l’accomplir. A lui seul pouvait revenir la gloire ! Josué a été ouvert et réceptif à la parole de Dieu et a su recevoir cette révélation dans l’obéissance. Mais ce n’était pas plus fou que Moïse qui, de son côté a reçu la stratégie suivante : il devait aller en Egypte, devant Pharaon et il ferait sortir d’Egypte les enfants d’Israël, en prouvant sa légitimité par des miracles jamais vus auparavant. Un berger, seul, de 80 ans, et bègue. Mais il a pris la décision d’obéir à l’ordre de Dieu reçu dans sa présence, et il a été, par le Seigneur, le libérateur d’Israël.