Un mystère biblique, du grec musterion, a une définition un peu différente de celle qu’on lui donne dans le langage courant. Ce sont des enseignements, des vérités, cachés au monde, mais révélés aux enfants de Dieu. Et je préciserais même aux enfants de Dieu remplis de l’Esprit de Dieu. Parce que Dieu nous révèle ses mystères par son Esprit, via notre esprit, donc nécessairement au travers d’une relation personnelle avec Lui, par la prière, la lecture et la méditation de sa Parole. Pourquoi est-ce que je dis via notre esprit ? Parce que ça doit absolument passer par cette partie de nous, comme un filtre, la clé d’interprétation. Ces mystères du Royaume de Dieu ne peuvent être expliqués par la raison, car leur origine est spirituelle, céleste. C’est à l’esprit qu’appartient de comprendre les choses spirituelles, ce qui concerne le Royaume des Cieux. Et ça peut être très embêtant pour de nombreuses personnes, trop cartésiennes, à la manière de Thomas, le disciple qui ne croit que ce qu’il voit. Mais ces mystères vont contre toute logique humaine ! Ils confrontent et dérangent notre intelligence. Car la logique de Dieu n’est pas la nôtre, et c’est bien pour cela que Paul nous appelle dans Romains 12:2 à « ne pas nous conformer au siècle présent, mais à être transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait ». Notre intelligence doit être fondée sur ce qu’enseigne la Bible et non sur ce que dit le monde.
La Parole de Dieu est pleine de mystères. Jésus les appelle dans Matthieu 13,11 les mystères du Royaume de Dieu, et ajoute au même verset qu’il nous a été donné de les connaître. Plus que ça, Paul nous dit dans 1 Corinthiens 4,1 que nous sommes « les serviteurs de Christ, et les dispensateurs des mystères de Dieu ».
L’intérêt de connaître les mystères du Royaume de Dieu, c’est de les vivre : ils sont les nouvelles lois spirituelles de Dieu pour notre vie en tant que Chrétiens. Et ces lois du Ciel doivent s’accomplir sur la terre, selon ce que Jésus enseigne dans le Notre Père : que son règne vienne et que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Ils nous sont révélés pour vivre une vie selon l’appel de Dieu, une vie qui le glorifie. Et il nous faut les vivre et les manifester là où nous nous trouvons. Nous l’avons lu, nous en sommes les dispensateurs, c’est à nous que le Seigneur a donné cette responsabilité de les manifester sur notre terre.
Je pense à plusieurs mystères qu’il serait vraiment intéressant de développer. En voici quelques-uns : le Shabbat et l’appel de l’apôtre Paul à racheter le temps ; la dîme, la prospérité et la provision de Dieu ; la vie éternelle et la résurrection en un corps incorruptible (ça comprend la guérison, les miracles que nous vivons déjà aujourd’hui) ; l’élection d’Israël, son salut et son union avec l’Eglise pour former un seul homme nouveau, etc. Et tous ces mystères, comme la louange que nous allons maintenant développer, sont des lois spirituelles qui dépassent notre entendement et s’opposent généralement à ce qu’on a pu apprendre, mais qui doivent intégrer notre mode de vie, transformer notre vie quotidienne et donc par conséquent celle de ceux qui nous entourent (famille, amis, collègues, etc.). Car là où nous nous trouvons, ces lieux d’autorité que le Seigneur nous a donnés (notre foyer, notre famille, notre lieu travail, notre voisinage et pourquoi pas notre nation), ce sont autant de territoires sur lesquels nous devons exercer ces mystères du Royaume de Dieu. Mais nous avons besoin d’une révélation pour les saisir, pour passer au-delà de la barrière de la logique humaine, de notre compréhension des choses. Il nous faut les sonder et les connaître en profondeur.
Si je devais choisir un chant qui explique bien ce qu’est ce mystère de la louange, ce serait celui de Matt Redman, « Béni soit ton nom ». On l’entend dans les couplets, mais c’est parfaitement résumé dans le pont : « tu donnes et tu reprends, tu donnes et tu reprends ! Mon cœur choisit de dire : oh béni soit ton nom ». Il n’y a pas plus paradoxal que ça ! Dieu donne et nous le bénissons volontiers, là nous sommes d’accord. Mais quand quelque chose nous est repris, a-t-on envie de le bénir, de le louer ? Louer quand tout va, c’est la partie facile de la louange (encore faut-il y penser !). Mais louer quand ça ne va pas, là nous entrons dans l’exercice difficile de la vraie louange, celle qui ne dépend pas des circonstances mais qui regarde à Dieu et qui le loue comme principe de base. Notre esprit le sait, il a été créé pour ça, mais notre âme est plus difficile à convaincre : pourquoi être reconnaissant quand ça ne va pas ? Pourquoi remercier Dieu alors que nous tombons, que nous sommes blessés ? Ça semble presque injuste et nos émotions en prennent un coup.
Mais c’est justement à ce moment-là, dans ce lieu de désespoir et de souffrance qu’intervient le miracle. Lorsque de la vallée de l’ombre de la mort, il s’élève un chant de reconnaissance, une danse qui célèbre la grandeur de Dieu et sa souveraineté, une prière de louange qui prend sa source au plus profond de notre cœur, c’est là que l’on donne à Dieu toute la place et toute la liberté de faire ce qu’il aime par-dessus tout : nous sauver et faire concourir toute chose à notre bien (Romains 8,28). Nous avons tous connu notre vallée de l’ombre de la mort, des temps de difficultés, des « nuits », comme le dit David dans le Psaume 42,8 : « Le jour (quand tout va), l’Eternel m’accordait sa grâce ; la nuit (quand vient la peur, la terreur, la solitude, le sentiment d’abandon, etc.), je chantais ses louanges, j’adressais une prière au Dieu de ma vie ». David avait besoin de prier la nuit, or c’est généralement quand ça va mal qu’on ressent ce besoin de prier. Mais tout en priant au Dieu de sa vie, il chantait ses louanges. Qu’il soit pour nous un exemple.
Ce n’est pas facile, bien entendu, on parle d’ailleurs bien dans Hébreux 13,15 d’un sacrifice de louange : « Par lui, Jésus-Christ, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom ». Ça veut bien dire que ça coûte, que ce n’est pas quelque chose d’inné. C’est une lutte contre la réalité tangible en face de nous. C’est avoir l’impression de foncer dans un mur, SAUF que nous sommes précédés par l’Esprit de Dieu qui, Lui, est capable de faire tomber les murailles ! Rappelons-nous ceci, c’est que Dieu siège au milieu des louanges de son peuple, donc lorsque nous le louons, soyons assurés qu’Il est là et que la montagne en face de nous n’a plus aucune puissance. Les murs s’écroulent dans Sa présence !