Comment l’homéopathie guérit-elle ?
1er principe : la Similitude
Voici d’où l’homéopathie tire son nom : le principe de similitude (homoion, ‘semblable’ et pathos, ‘maladie’). Hahnemann décide de revisiter une idée ancienne d’Hippocrate, similia similibus curantur, le « semblable guérit le semblable », ou dit autrement, le « mal guérit le mal ». Par exemple, il explique :
« L’écorce péruvienne, qui est utilisée (en homéopathie) comme remède contre la fièvre intermittente, agit parce qu’elle peut produire des symptômes similaires à ceux de la fièvre intermittente chez l’homme sain ».6
Il pose alors ce principe en ces termes :
« Pour guérir radicalement certaines affections chroniques, on doit chercher des remèdes qui provoquent ordinairement dans l’organisme humain une maladie analogue, et le plus analogue qu’il est possible ».7
L’idée maîtresse est donc de trouver des plantes qui provoquent les mêmes symptômes que les maladies, et de les utiliser pour lutter contre. Si ça ne semble pas logique, c’est qu’il faut savoir que ces substances ne sont pas données à dose toxique, bien entendu. La garantie de l’innocuité, donc l’assurance que ces traitements n’occasionnent aucun dommage organique, est essentielle : c’est l’une des seules exigences que leurs laboratoires (liste non exhaustive en annexe) doivent respecter pour pouvoir les commercialiser.
Quand tout autre médicament est soumis à de nombreux tests devant rendre compte de ses qualités et défauts, et une longue procédure d’Autorisation de Mise sur le Marché qui peut durer plusieurs années, l’homéopathie bénéficie, elle, de dérogations et les démarches lui sont facilitées (aucun contrôle), puisqu’il n’est possible ni de prouver son efficacité, ni de préciser sa composition par des analyses : c’est un régime d’exception fondé sur la tradition (cf. Code de la Santé Publique art. R-5133).
Ils excluent donc le risque de toxicité et cela grâce au 2ème principe d’Hahnemann, la Dilution.
2ème principe : la Dilution
Les substances homéopathiques proviennent de 3000 souches environ, d’origines végétales, animales (venin de serpent, abeilles…), minérales ou encore chimiques (mercure, phosphore…). On en extrait les actifs par macération dans un solvant à base d’eau et d’alcool, pendant maximum un mois, avec une agitation quotidienne inexpliquée mais obligatoire dont on parlera ensuite. On obtient ainsi la teinture-mère, la solution de départ.
Il faut maintenant obtenir des doses infinitésimales, c’est la dilution Centésimale Hahnemannienne, notée CH sur les flacons et qui consiste à diluer 100 fois (rapport d’1/100) la substance de départ : c’est le 1CH. Pour obtenir 2CH, on dilue encore 100 fois le résultat du 1CH, et ainsi de suite jusqu’au nombre de dilutions souhaité. Concrètement, à 5CH, on est de l’ordre d’une goutte de l’actif de base dans 500’000 litres d’eau. A 6CH, il est technologiquement impossible d’en trouver des traces, et les scientifiques estiment qu’à partir de 8 ou 9CH, il n’y a plus aucune molécule du produit initial. Or en France, nous trouvons des préparations dites de hautes dilutions, allant jusqu’à 30 CH, et jusqu’à plusieurs centaines de CH dans d’autres pays comme les Etats-Unis.
S’il existe d’autres méthodes de dilution (Décimale Hahnemannienne ou encore la Dilution Korsakovienne quasi similaire), le résultat en termes de présence de la molécule de départ dans le produit final est strictement le même : nul. Pour essayer de se faire une idée, une dilution à 30CH correspond à 1 goutte de la solution de départ dans l’équivalent de notre galaxie. A 40CH, nous en sommes à une molécule dans l’univers entier observable.
Il ne reste concrètement rien d’autre que du solvant. En apparence seulement, car on ne peut pas dire que l’homéopathie n’ait aucun effet et ne soit qu’un placebo. C’est donc bien que quelque chose se passe, les utilisateurs pourront en témoigner. Seulement après de telles dilutions, s’il y a encore une substance, elle ne peut être que d’ordre spirituel, métaphysique, car il ne reste absolument rien de la teinture mère de départ.
Or, tout comme Hahnemann et ses confrères, je suis bien conscient des capacités du monde spirituel, et la Bible ne nous le cache pas. Seulement le résultat attendu d’une apparente guérison ne doit pas être le seul critère de jugement. Tout ce qui guérit n’est pas forcément bon.
Nous savons que Satan est maître dans l’art de l’imitation et du faux-semblant, et aussi qu’il ne fera jamais rien de bon. Que ce soit au travers de tels traitements, ou encore via un magnétiseur ou guérisseur, le mal sera au mieux déplacé, mais non guéri. Le « boulet » sera transféré d’un endroit à un autre, mais l’illusion est grande et il se passera parfois du temps avant de le réaliser. Mais entre-temps, les personnes se seront soumises à ces influences, ce qui n’est pas sans conséquences.
3ème principe : la Potentialisation/Dynamisation
Ce rituel obligatoire fait référence à la dilution et aux secousses (succussions) des médicaments homéopathiques et a pour but d’améliorer et augmenter le pouvoir du produit, pouvoir qui est ensuite transféré à la personne pour sa « guérison ». Il est d’usage de secouer 100 fois entre chaque dilution.
« La trituration (frottement) de toute substance médicinale et les secousses imprimées à sa dissolution (dynamisation, succussion) développent graduellement les énergies médicamenteuses latentes qu’elle renferme et les met à jour, ou si l’on peut dire, ‘spiritualisent’ par désintégration la matière elle-même ».8
La pratique de l’homéopathie affirme que la solution diluée est efficace parce qu’elle a subi un processus connu sous le nom de dynamisation, succussion ou encore potentialisation, qui permet de communiquer et de conserver un pouvoir caché dans le liquide. C’est l’un des fondements de l’homéopathie. Il l’explique également ainsi :
Toute substance médicinale ainsi préparée, grâce à cette technique spéciale de dynamisation progressive, se modifie, se subtilise, subit une transformation complète, en un mot se métamorphose. Elle devient une énergie médicamenteuse pour ainsi dire immatérielle et invisible. […] Le globule minuscule (granule, ndla)… devient le véhicule de cette puissance thérapeutique… révèle, dans l’organisme malade, la vertu curative de cette force invisible. […] Par ce moyen de dynamisation… la matière se désintègre finalement entièrement en substance immatérielle spécifique… qu’on pourrait dénommer ‘spirituelle’ ».9
Hahnemann croit que la réalité spirituelle est plus importante que la réalité matérielle et considère l’essence spirituelle d’un médicament plus importante que sa substance physique d’où le lien si important entre la dilution et la dynamisation. C’est donc lors de ce rituel que la puissance de guérison est conférée à la substance qui sera ensuite avalée par le patient.
Dans leurs termes, le flacon contenant le médicament devait être frappé un certain nombre de fois, de sorte que le médicament puisse être « dynamisé » et agir « spirituellement sur les forces vives » de l’organisme. C’est lors de cette dynamisation (agitation d’un bocal) que le produit se charge spirituellement, technique qu’on retrouve utilisée par les sorciers, ainsi que dans des rituels chamaniques par exemple.
Aujourd’hui ces secousses sont automatisées et faites par des machines appelées des « dynamiseurs ». D’après le site des laboratoires Boiron spécialisés dans les préparations homéopathiques, « ce procédé garantit la reproductibilité de la fréquence, de la durée et de l’amplitude des secousses : 150 pendant 7 secondes ».10 En effet, Hahnemann a été très précis dans sa « recette » et le respect du procédé est primordial, d’où l’automatisation.
Le danger de l’homéopathie, c’est qu’au lieu de vraiment guérir et libérer la personne d’un mal, elle ouvre des portes dans l’esprit de ses utilisateurs, des portes qu’empruntent de mauvaises influences, des démons. C’est ce qu’en disent les pères de cette technique et c’est grave, ce que nous allons voir maintenant.
6 Aulas, Jean-Jacques, et al. L’Homéopathie . Ed. Médicales Roland Bettex. Paris/Lausanne, 1985.
7 Hahnemann, Samuel. Essai sur un nouveau principe. traduit dans « Etudes de Médecine Homéopathique », J.B. Baillière, Paris, 1855, Tome 2, pp.10-107.
8 Hahnemann, Samuel. Organon. §269.
9 Ibid, §270
10 https://www.boiron.fr/l-entreprise/expert-de-l-homeopathie/la-fiabilite-du-medicament-homeopathique (visité le 24/10/2020)